Sécurité
La chasse sous-marine n'est pas une pratique "à risque" en elle-même .
Ce sont les praticants qui , soit par méconnaissance , soit par insoucience ou indifférence , ne prennent la mesure de leurs agissements ou l'importance de leur l'équipement ; font de cette discipline un potentiel danger , et participent aussi à la mauvaise image que véhicule la CSM .
Comportement à risque :
La réglementation est relativement logique en ce qui concerne les dangers rencontrés en CSM .
- Se tenir à distance des engins de pêches (casiers , filets , palangres , etc ...) et zones "portuaires" ( y compris corps-morts sauvages , bateaux au mouillage ) . Interdiction de pratiquer dans les zones de baignade , etc ...
cette réglementation en mise en place dans un seul but , éviter que le chasseur sous-marin ne se retrouve confronter au danger d'une hélice de bateau , d'une quille , de se retrouver "coincé" sous une coque , à un orin de corps-morts , un filet , un casier ; eviter qu'il ne vienne chasser dans les zones où il pourrait rencontrer des dangers et devenir un danger pour les autres .
- Les embarcations n'ayant elles-mêmes pas le droit de s'approcher à moins de 100m d'un pavillon de plongueur ( pavillon alpha , ou diagonale , ou croix de saint andré ).
Encore faut-il que la signalisation soit suffisante et explicite pour être vue .
Chasser à plusieurs est également un gage de sécurité , pour peu que cette sécurité soit bien employée : la chasse à 2 par exemple n'est efficace sur le plan sécuritaire que si les 2 chasseurs ne se perdent pas de vue , et qu'ils procèdent en alternance à la surveillance par l'un de la descente de l'autre , se tenant ainsi prêt à intervenir en cas de problème .
Une bonne connaissance du "coin" permet de minimiser les risques ; en effet , une prise de connaissance des courants , reliefs mais aussi des conditions météo , horaires et coefficients de marées permettent au praticant de savoir quelles vont être les conditions marines et donc d'adapter son parcours et ses objectifs en fonction d'elles .
Le matériel :
Un matériel inadéquat ou mal utilisé est une source toute aussi importante de dangers . Même l'équipement proposé par les fabricants ne répondent pas toujours aux critères de sécurités que nous devons respecter . Par exemple , la plupart des baudriers de lestage proposés sur le marché sont conçus avec un passant ou un scratch pour y fixer la ceinture de plomb , certains de ces passants possèdent un larguage rapide (type boucle de sac à dos) . Avec ces systèmes et dans le meilleurs des cas (celui où il y aurait un larguage rapide sur la liaison baudrier/ceinture) , en cas de problèmes au fond avec une nécessité de larguer tout ou partie du lestage , on se retouve à devoir faire plusieurs manipulations , larguage ceinture puis désaccoupler ( dans son dos) la liaison baudrier/ceinture . A savoir que lors de la survenue d'un évenement de cet ordre en apnée , seuls les reflexes dits de survie demeurent .
Les solutions sont aussi simples qu'évidentes :
- Ne pas lier la bouée (ou planche) à la ceinture , utiliser un plomb ou un grappin que l'on peut poser au fond lors des phases de chasse (agachon , coulée , indienne) et coincer dans la ceinture lors des déplacements en surface . Ceci représente un évident gain de sécurité mais aussi d'aisance sous l'eau .
- Toujours avoir sur soi un couteau bien éguisé , pour trancher sans difficulté le moindre cordage qui viendrait géner vos mouvements . Le couteau peut se porter au bras , au mollet , à la cuisse , au baudrier ... certains chasseurs utilisent même 2 couteaux
-Adapter le matériel à votre pratique , le modifier si nécessaire . Ceci s'applique essentiellement au lestage . Tout lestage ( à part peut être les plombs de cheville ) doit pouvoir être larguer en quelques secondes , par le minimum d'opérations possibles . Garder bien en tête qu'en cas de danger , il vaut mieux avoir à larguer une boucle que 2 ou 3 , ou denouer un lien , ou defaire une manille ou un mousqueton etc ...
-Opter pour une signalisation claire et efficace . Banir les bouées sans fanions , invisibles pour les plaisanciers par mer formée . La planche , plus visible , doit tout de même disposer d'un fanion hisser sur un "mât" .Elle possède en plus l'avantage d'offrir un poste de repos en cas de coup de fatigue , d'où une sécurité accrue .
-L'accroche-poisson doit être placé plus favorablement à la bouée , s'il est placé à la ceinture , la longueur du fil ne doit pas lui permettre de faire le tour complet de la taille du chasseur .
-Vérifier l'intégrité de l'ensemble de votre matériel , remplacer le si necessaire . Ex : les sandows peuvent présenter une zone d'usure au niveau des bagues = risque de rupture lors de la mise en tension (chargement) , risque de blessure ; les obus peuvent également présenter un certain danger s'ils reviennent brusquement dans les doigts , etc ...
Il y aurait encore beaucoup de choses à ajouter pour optimiser la sécurité lors de la pratique de la CSM . Une seule chose est sûre , la sécurité du chasseur et de son entourage (coéquipier , autre chasseur , baigneur , plaisancier , etc ...) prime sur tout le reste .
Bonne chasse à tous !